DE MONTPARNASSE A LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE : EN VOITURE MESSIEURS, DAMES ...

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Nouvelle chronique d’escapades parisiennes : une longue ballade dans le sud de Paris direction l’est de la capitale, de Montparnasse à la Bibliothèque François Mitterrand.

Installons-nous dans le Bus 89 et laissons notre regard se remplir des rues, édifices et curiosités que nous découvrons tout au long du trajet.

Nous montons dans le Bus à l’arrêt Place du 18 juin 1940, Boulevard du Montparnasse, pour relier rapidement la rue de Rennes, jalonnée par de nombreuses boutiques (dont la Fnac). Nous nous situons ici en contrebas de la Tour Montparnasse avec assez de recul pour en appréhender la stature.

Au croisement avec la rue Sainte-Placide (du nom d’un moine bénédictin, disciple de Saint-Benoît qui vécut au VIème siècle), on emprunte la rue de Vaugirard, la plus longue voie de Paris intra-muros avec 4360 mètres de longueur et 407 numéros d’immeubles. On y coupe le Boulevard Raspail avant de longer les premiers abords du jardin du Luxembourg où l’on compte une multitude de joggers dès les premières heures de la matinée.

Puis le Sénat s’impose à notre droite nous rappelant que la Chambre Haute du Parlement Français fut installée sous la régence de Marie de Médicis en 1799 dans le Palais du Luxembourg (palais construit au XVIIème siècle).

C’est d’ailleurs la rue Médicis qui nous est à présent proposée dans le prolongement de celle de Vaugirard et nous permet de longer vers le sud les verdoyants jardins du Luxembourg. Notre regard se portera à gauche vers les boutiques de livres dont les échoppes et les stands envahissent le trottoir, offrant une facette populaire à cet endroit plutôt cossu. A noter : cette rue fut percée dans le cadre des travaux d’urbanisme effectués par le préfet Haussmann en 1860.

Le 89 débouche alors sur la place Edmond Rostand au croisement du Boulevard Saint-Michel. Cette dernière est célèbre pour sa fontaine sculptée en 1862 par Gustave Crauk ou encore pour son café ‘Le Rostand’ renommé pour son activité littéraire. C'est depuis la place Edmond-Rostand que François Mitterrand remonte le 21 mai 1981 la rue Soufflot vers le Panthéon pour les cérémonies qu'il a voulu organiser lors de son investiture à la présidence de la République.

Faisant le tour de la fontaine, nous abordons la rue Soufflot qui doit son nom à Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), architecte du Panthéon de Paris. Elle a été prévue à la fin du XVIIIème siècle en même temps que le Panthéon pour lui donner une perspective. Elle sera citée dans plusieurs chansons au XXème siècle comme Quartier Latin de Léo Ferré et Place des Grands Hommes de Patrick Bruel.

Se dresse alors face à nous le majestueux Panthéon avec en son fronton ‘Aux Grands Hommes la Patrie Reconnaissante’.

Le côté estudiantin du quartier est ici très marqué (proximité de la Faculté de la Sorbonne et du Lycée Henry IV) et les terrasses des cafés y sont souvent bondées d’une population jeune et bruyante.

Notre bus fait le tour de la place du Panthéon par la droite et prend la rue Clotilde (épouse de Clovis) à l’arrière du monument, puis descend en son angle vers la rue Clovis. On jettera alors un regard à gauche sur l’Eglise Saint-Etienne-du-Mont qui tire son origine de l’Abbaye Sainte-Geneviève où la sainte éponyme fut inhumée au VIème siècle. Cette église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

La rue Clovis sert surtout de lieu de passage et compte très peu de commerce et d'activité, contrairement à ses voisines les rues Mouffetard, Cardinal Lemoine et Descartes. On y trouve le lycée Henri IV tandis qu’elle longe l'église Saint-Étienne-du-Mont. Près de la rue du Cardinal Lemoine y subsiste un reste du mur d'enceinte de Philippe Auguste qui a été restauré en 2010.

En prenant vers la gauche, nous descendons une portion de la rue du Cardinal Lemoine nommée ainsi en l'honneur de Jean Lemoine, cardinal-légat du pape Boniface VIII.

A l’intersection avec la Rue Monge, nous remontons vers la Seine et la rue des Fossés Saint-Bernard après avoir pris une infime portion de la rue Jussieu. Sur notre droite, le campus de Jussieu et au terme de la rue l’ Institut du Monde Arabe, édifice conçu par un groupe d'architectes (Jean Nouvel notamment) qui a tenté là une synthèse entre culture arabe et culture occidentale. Cet institut culturel a été inauguré en novembre 1987 par François Mitterrand.

On tourne à droite sur le Quai Saint-Bernard. Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, ces berges de la Seine étaient un lieu de baignade très fréquenté. Le roi Henri IV vint même y baigner son fils, le futur Louis XIII. Les gens se baignant nus à cette époque et la gêne grandissant pour les passants, les premiers établissements de bains clos flottants y virent le jour vers 1680.

Au XVIIIe siècle, on trouvait également à cet endroit un port fluvial spécialisé dans le transit du vin qui était stocké dans les entrepôts de Jussieu, aujourd'hui remplacés par l'Université.

Nous admirons sur notre droite le jardin Tino Rossi qui accueille une trentaine de sculptures d'artistes de la deuxième moitié du XXe siècle constituant le Musée de la sculpture en plein air, géré par la Ville de Paris. Puis nous longeons la partie nord du Jardin des Plantes, jardin botanique ouvert au public et appartenant au Muséum National d’ Histoire Naturelle.

Les voyageurs traversent alors la place Valhubert (place décidée par décret de Napoléon Bonaparte le 14 février 1806 et portant le nom du général de division Jean-Marie Valhubert qui fut tué trois mois auparavant lors de la bataille d'Austerlitz). Elle constitue l’une des entrées principales du jardin des Plantes.

Suit le Quai Austerlitz, sa gare, et un peu plus loin côté Seine la Cité de la Mode et du Design inaugurée en mars 2012. Le bâtiment, d’anciens docks du Port autonome de Paris retapés par les architectes Jacob et Mac Farlane, comprend notamment un espace pour les jeunes designeurs, des boutiques de Design et l’IFM (Institut Français de la Mode).

Après croisement avec le Pont de Bercy (qui se situe dans le prolongement du Boulevard Vincent Auriol), nous roulons quelque peu sur le Quai de la Gare avant de repartir vers l’Ouest par la Rue Raymond Aron au terme de laquelle nous prenons à gauche vers l’Avenue de France, qui longe la BNF.

L'avenue de France traverse un quartier neuf comportant des immeubles de bureaux, des logements, des établissements d'enseignement ou culturels et quelques cafés. Elle longe en les surplombant les voies ferrées de la gare d'Austerlitz sur la moitié de son parcours.

Notre bus nous dépose alors à quelques mètres de la gare de Tolbiac pour la fin de notre ballade et d’autres activités moins ludiques…

Sébastien