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Une chronique en forme de coup de gueule.

Vos serviteurs sont animés d'une passion commune : la musique et essentiellement comme vous avez pu le constater, le Metal.

Ne vous inquiétez pas, nous sommes bien intégrés dans la société malgré cette déviance. Peut être un humour un peu particulier parfois, mais globalement, on s'en sort pas trop mal.

Pour resituer le contexte, le Metal, n'est pas à proprement parler une musique calme, reposante. Elle sert souvent d'exutoire à nombre de personnes, permettant d'éviter pour beaucoup d'entre nous de nous défouler sur notre responsable hiérarchique, notre voisin, notre collègue ou toute autre personne s'ingérant de façon plus qu'intrusive dans notre espace vital...

Certes le public ne déborde pas de finesse, ce n'est pas nouveau, mais sous ces apparences de brutes, se cachent souvent des gens instruits et plus raffinés qu'on l'imagine (pas tous bien sûr).

Maintenant que le décor est posé, voici l'objet de mon propos. Nous sommes, public de Metal, souvent adeptes des concerts de nos groupes préférés. Rien de plus normal. Une place de concert, c'est la promesse de voir au moins deux groupes sur scènes, dans une salle qui sent la sueur, avec une bière à la main. Je rappelle que la bière est la boisson officielle de tout métalleux qui se repsecte.

A noter que les petits jeunes semblent porter moins d'intérêt que nous à cette boisson houblonnée. Heureusement, les vieux maintiennent un équilibre plus qu'honorable dans la consommation de ce médicament à base de plantes. Et en plus c'est bon pour les cheveux...

Bref, revenons à nos moutons. Je disais donc avant d'être interrompu par moi même, qu'assister à un concert équivaut à communier ensemble dans un certain esprit de rites à respecter. Et parmi ceux-ci, la possibilité de se promener où l'on veut dans la salle.

Ca semble idiot hein ? Et pourtant, depuis quelques années, dans les grandes salles parisiennes, vous avez la possibilité d'acheter une place soit en gradin soit dans la fosse.

Si, comme moi, vous avez la taille à avoir le nez au niveau des aisselles de vos voisins de salle, vous vous dirigerez vers la solution qui vous permettra de prendre de la hauteur. Il est naturel de pouvoir voir la scène lorsqu'on lâche au moins 50 euros pour un concert (70 pour Manowar, les salauds). Bon la pilule passée, vous attendez...

C'est le grand jour ! Vous arborez votre plus beau T-shirt (en général une tête de mort y trône fièrement). Votre pinte de bière dans un gobelet en plastique dans votre main droite, votre place dans la gauche et là : stupeur ! Une demoiselle en tailleur nous demande nos places et nous invitent à la suivre. Bien sûr qu'on la suit, elle est pas mal la donzelle, une petite surprise au bout du chemin ? Notre idée première n'est hélas pas la sienne : elle nous place sur nos sièges numérotés. Déjà, c'est moyen, dans le genre : "Tu t'assois et tu restes sage". On va voir quand même jouer des mecs qui vous nous faire tomber les plombages, et faire saigner les oreilles. On n'est pas là pour rester assis à notre place sans rien faire... Et là, le top : elle tend la main pour la piècette !

Mais Fuck !! J'ai déjà lâché 50 euros et je dois encore filer de la caillasse. Pas besoin d'elle pour trouver ma place, je sais lire et marcher tout seul. A contre coeur, on lui file quand même un peu de thune, son sourire aidant... Je vous passe les détails, mais la bière a un effet diurétique qui nous contraint de nous rendre régulièrement aux gogues les plus proches. Revenir à sa place ne se fait pas sans son fameux sésame de billet qu'il faut montrer à chaque fois... Plaisant non ?

Voilà pour le côté gradin. Côté fosse, ce n'est pas mieux. Histoire d'accompagner mes potes qui mesurent 1m90, j'ai pris des places dans la fosse pour le concert de Motörhead. Je suis plus grand que Philippe Bouvard de quelques centimètres, ce qui est une grande satisfaction personnelle mais dont je ne tire, hélas, aucun bénéfice les jours de concert. La fosse est donc un problème pour moi. Qu'à cela ne tienne, des marches menant aux gradins sont libres. Ni une ni deux, je monte sur l'une d'elles. Et vlan ! Je me fais virer par le gars en costard qui place les gens. Je lui demande pourquoi tant d'injustice et de haine dans ce havre de paix ? Il me répond : question de sécurité. Balivernes, billevesées, et conneries même ! Un type encostardé m'empêche de profiter visuellement d'Anthrax, première partie de Motörhead et fondateur au même titre que Metallica, du mouvemement Thrash !! C'est le bordel mon adjudant !!!

Je bouillonne et fais une partie du show sur la pointe des pieds. Pas cool, mais au moins ça muscle les mollets. Maigre compensation tout de même. Ce qui est marrant, si je puis dire, c'est qu'à 21h30, toute cette petite troupe bien génante déserte la salle : leur service est fini. On est enfin libre d'aller où l'on veut alors que la tête d'affiche débute à peine son concert. Bref : à quoi ont ils servi, à part prendre du pognon ? Réponse : à rien ! Ah si : à m'énerver, moi et d'autres !

Le Rock, le Metal, est pour beaucoup un art de vivre, qui leur permet de se démarquer de la masse. Alors pourquoi essayer de nous moutonniser (tiens, pas mal comme verbe) ? Le concert est un lieu, qui sans être synonyme de chaos, doit rester un endroit de liberté. On va bientôt nous demander de ne plus faire de headbanging, d'air guitar, de boire de la Buckler (spéciale dédicace à Christine Boutin qui avait demandé à Kronenbourg de ne pas sponsoriser le Hellfest...en vain !)...

Le fait m'avait déjà surpris lors du concert de Trust au Zénith de Paris. Eux qui chantent Antisocial, c'était assez mal venu... Les groupes ne sont sans doute pas en cause, la gestion des places revient certainement aux responsables des salles.

Les petites salles sont préservées de tout ceci. C'est pourquoi je les privilégie maintenant. Mais les grands groupes n'y jouent jamais. Encore que, récemment nous avons pu assister au concert de Manowar au Trabendo. Là aussi, il y avait comme une légère odeur d'arnaque : 70 euros la place pour un concert dans une salle très mal conçue. Seule consolation, on a vu un très grand groupe, mais ça a gâché un poil la fête.

A quand le retour vers plus de liberté ? Car ce n'est qu'un exemple, mais la censure, les lois, les normes nous musèlent de plus en plus.

Punk not dead !!!

Mais ça c'est une autre histoire...

Jérôme

Ci-dessous, l'inverse de ce que je viens de raconter. Lofofora en concert : c'est open bar... Pas de place numérotée, pas de crash barrière, stage diving conseillé... Une chronique sur eux devrait venir d'ici peu...