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Des chroniques portant surtout sur tout ...

MACHINE HEAD OU LA CLASSE COULEUR POURPRE !

MACHINE HEAD OU LA CLASSE COULEUR POURPRE !

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En 1972, deux ans après le succès du 'Paranoïd' de Black Sabbath, Deep Purple, groupe britannique formé en 1968, donne définitivement ses lettres de noblesse au mouvement Hard-Rock avec l' album 'Machine Head', son 6ème. La disparition cette année de Jon Lord, l'un de ses membres co-fondateurs est l'occasion pour votre serviteur de coucher quelques lignes sur l'un des albums que sa platine et ses oreilles aimantent régulièrement depuis tant d' années, à moins qu'il ne s' agisse de l' inverse... Cette galette demeure également à mes yeux l'une des plus accessible et les plus pertinente pour toute personne souhaitant découvrir le Hard-Rock.

Si le projet du Sabb' développait une imagerie sombre, malfaisante voire répréhensible pour certains critiques, Deep Purple se distingue par son amour d'un rock complexe et populaire, servi par des musiciens aux capacités vertigineuses. Cet album offrira en outre ses premiers 'tubes' au mouvement Hard-Rock avec une efficacité irrésistible. La passion des membres du groupe pour la musique classique est également très prégnante dans cet album avec des morceaux hyper-structurés où rien ne semble être laissé au hasard.

Mais bien évidemment, chroniquer sur Deep Purple et son 'Machine Head' sans évoquer le titre 'Smoke on the Water' confinerait au crime de lèse-majesté. Ce morceau, étendard du Hard-Rock par excellence, relate l' incendie du casino de Montreux en Suisse près du Lac Léman où Deep Purple enregistrait cet album. Le groupe achèvera finalement son enregistrement dans un hôtel à proximité et composera donc un titre en mémoire de l' évènement ('I know I wil never forget' peut-on entendre à la fin). Ce morceau est servi par un riff légendaire et pourtant ultra simple, certainement le plus célèbre de toute l' histoire du Rock. Quel guitariste en herbe ne s'est jamais essayé à ces quelques accords d'une efficacité redoutable? Quel amateur de musique, quelque soit son horizon, n' a jamais entendu et retenu ces quelques notes magiques?

Tout le long de ce 6ème opus, aucun morceau n'est faiblard, pas la moindre seconde d' ennui. Niveau créativité, le groupe est au sommet de son art avec la fameuse Mark II, sorte de 'dream team' de line up avec Gillan, Blackmore, Glover, Lord et Paice. De nombreux fans regretteront la dissolution progressive de cette formation légendaire.

Les échanges incessants entre les claviers ou l' orgue Hammond de Lord et la Fender Stratocaster de Blackmore y atteignent des proportions dantesques, comme des duels suintant d'un lyrisme et d' une exaltation extraordinaires. Et quand les deux larrons s' ennuient, Glover y ajoute sa basse pour nous sidérer au cœur d'un 'Picture Of Home' qui a donc l'originalité de nous offrir trois soli époustouflants pour un sommet de créativité.

Au niveau vocal, l’organe lyrique, haut perché et aux intonations presque soul de Ian Gillan font de lui un des plus grands chanteurs de l’histoire du Rock, à l'instar d' un Robert Plant chez Led Zeppelin ou d' un R.J Dio. Pour illustrer ce propos d'une tendance parfois groovy, le titre 'Lazy', après un solo d'orgue de Lord durant la première moitié du titre, nous propose un Gillan à la voix sure et au timbre pur qui se paie même le luxe d' enchaîner par un solo d' harmonica.

Tantôt rapide ('Highway Star', titre introductif qui connaitra également son heure de gloire), tantôt posé ('Maybe I'm A Leo'), ou percutant et rythmé ('Space Truckin'), cet album est un déluge de subtilités musicales, un inventaire de nombreuses déclinaisons du Rock. Le temps semble ne pas avoir de prise sur ce chef d' œuvre qui fête pourtant ses 40 ans cette année, avec qui plus est une production qui ferait pâlir de nombreux albums contemporains.

Combiner des ambitions classiques et populaires affirmées avec une telle débauche d’énergie, faisant en sorte que le côté accessible et digeste des chansons ne pâtisse pas de la virtuosité irréelle des musiciens tenait de la gageure. Feeling et classe transpirent pourtant bel et bien de ces quelques 40 minutes de plaisir.

Porté par des compositions essentielles, inventives et tellement remuantes, 'Machine Head' représente Deep Purple à son pic critique et commercial et à son plus haut degré de maîtrise et de fièvre créatrice.

'Machine Head' jouit aujourd'hui encore de l' incontestable aura d'un album court mais haletant, dont le génie, la puissance et l'inventivité s' imposent comme une évidence.

Dans la foulée, le groupe ira enregistrer son premier album Live au Japon, sobrement baptisé 'Live In Japan'. Si l'on ajoute 'In Rock', nous tenons bien les 3 chefs d' œuvre du pourpre profond.

Sébastien

Line Up :

  • Ian Gillan : Chant, Harmonica

  • Ritchie Blackmore : Guitare

  • Roger Glover : Basse

  • Ian Paice : Batterie, Percussions

  • Jon Lord : Claviers

Set List :

  • 1. Highway Star

  • 2. Maybe I'm a Leo

  • 3. Pictures of Home

  • 4. Never Before

  • 5. Smoke on the Water

  • 6. Lazy

  • 7. Space Truckin'

  • 8. Lazy

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